QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS : LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITÉS TOURISTIQUES

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Queyras : La diversification des activités touristiques

 

"Diversification" : On diversifie par rapport à la mono-activité "ski alpin". Mais c'est un mot un peu mis à toutes les sauces et que personne ne prononce facilement car il est ressenti comme "Fermeture des RM". Effectivement la diversification, c'est aussi d'autres activités que le ski alpin lorsque les stations seront fermées. La diversification c'est aussi l'été (= pas que la rando à pied ou en voiture).

 

La diversification au ski alpin est en marche depuis longtemps. Pendant les années sans neige, on parlait d'activités de substitution. Maintenant, c'est avant tout répondre aux nouvelles attentes de la clientèle, qui ne veut plus faire du ski alpin ou pas que du ski alpin.

 

La diversification = des activités = des métiers.

 

- La luge : Tout d'abord il faut signaler l'arrivée (avec retard dans le Queyras) des tapis roulant. On ne se fatigue plus à tirer la luge, on fait plus de descentes. Le plaisir de faire de la luge (qui est éternel) est commercialisé...

Le tapis, c'est une autre façon de monter une pente enneigée, plus conviviale, plus facile, élargie à plus de pratiquants (même à pied ou en poussette) mais çà reste une remontée mécanique.

Les métiers : Gestionnaires de l'activité, moniteurs, animateurs classe de neige...

 

- Ski de fond, ski de randonnée (alpin ou nordique), raquettes, marche à pied. Ils sont synonymes d'aventure, de ressourcement, de forme physique, de détente, de solitude...

On utilise toujours la neige, cela enlève des clients aux RM. Ce phénomène de société ancien se développe toujours et va perdurer, surtout que le ski alpin est de plus en plus cher.

Les métiers ski de fond : Gestionnaires de l'activité, moniteurs, secouristes, conducteurs engins de damage.

Les métiers de randonnées : Moniteurs, Guide haute montagne, Accompagnateur, gardiens de refuges et les hébergeurs en général.

 

Cet hiver (2014-2015) de réchauffement climatique impacte les zones de basse altitude. En décembre, il fallait monter au-dessus de 2000/2200 m pour évoluer normalement dans la neige. De ce fait le ski de fond ou les tapis sont impraticables (pas de neige de culture possible non plus en novembre 2014).

 

- Les activités de randonnées permettent d'accéder aux refuges d'altitude : Peu nombreux dans le Queyras (Agnel, La Blanche, Viso, La Cime et maintenant Furfande), les refuges d'altitude sont aussi une vrai alternative au ski alpin. Monter en refuge plait beaucoup car le ressourcement, le calme, la tranquillité sont au rendez-vous.

 

L'ouverture du Refuge de Furfande l'hiver (à Noël et du 6 février 2015 au 14 avril environ) n'était pas évidente, c'est un signe que les esprits évoluent, que la rando l'hiver est à un stade bien avancée. Je parierais presque que la clientèle la plus nombreuse sera à pied !

 

D'où l'urgence de construire un refuge à Clapeyto pour que, enfin, un service soit rendu et que des recettes soient perçue (diversification donc).

Clapeyto est un des sites d'altitude les plus fréquentés du Queyras, quasiment toute l'année. Il est facile d'accés, le site est réputé pour l'alpage et ses 70 chalets, son atmosphère particulière, ses sommets et cols attrayants, sa faune et sa flore.

Un camp de base à Clapeyto, c'est offrir des boissons et des repas aux centaines de randonneurs, de l'hébergement aussi bien aux randonneurs (toute l'année) qu'aux classes de découverte, des stages divers de nature et ressourcement, une étape d'altitude vers les vallées voisines, vers le refuge de Furfande, un aller-retour facile depuis Brunissard.

 

Le refuge de Furfande a montré la voie tant en investissements (énormes) qu'en notoriété et pourtant il n'a pas la rentabilité d'un refuge à Clapeyto.

 

Dans les années 90 , j'avais déjà avancé sur ce projet et des oppositions s'étaient faites jour. Puis en 2010 j'ai relancé le projet avec un privé. Certains opposants d'autrefois ont cristallisé les oppositions, ils sont maintenant élus, donc le refuge de Clapeyto a peu de chance de voir le jour. Surtout qu'on veut être tranquille chez soi. Donc "mon" refuge de Clapeyto passe à la trappe comme "ma" salle des fêtes. Tant pis pour l'avenir du pays et du tourisme !

Les métiers : Gardiens de refuge (de 2 à 6 personnes par refuge).

 

 

Les activités de pleine nature (APN) ou Sports de pleine nature (SPN) : Déjà citées ci-dessus, on y ajoute tout un panel dont la nature est le support : Les chiens de traîneau, le kite surf (hiver), le parapente (toute l'année), l'escalade (une grande partie de l'année, cascade de glace l'hiver), kayak, raft etc...

 

Toutes ces activités s'installent bien trop lentement parce que le modèle unique du ski alpin impose toujours sa loi dans l'esprit des gens. Et même pour les chiens de traîneaux, c'est une activité rejetée par les gens du pays, les mushers font preuve d'une sacrée obstination. Certes le Queyras n'a pas les grands espaces du Jura ou du Vercors mais l'initiation permet une activité soutenue. C'est aussi une animation recherchée.

 

Quand les activités sont sensées être moins agressives envers la nature (çà reste à prouver), on parle alors d'activités douces.

 

Les APN ne demandent pas beaucoup d'investissement, les sommes sont dérisoires par rapport au ski alpin, parfois çà ne coûte rien. Mais toujours des résistances. Convaincre les collectivités de faire ou de payer n'est pas facile.

Pourtant l'été c'est le fond de commerce, l'équivalent des remontées mécaniques. Mais quand on n'a pas la culture "sport de pleine nature", on ne comprend pas que les touristes en sont friands et que cela fait vivre nombre de professionnels à leur compte, non assistés par la collectivité publique.

Et pas que deux mois d'été, mais pour certains de mai à novembre. Et en novembre ils peuvent enchaîner avec la rando à ski.

 

Les activités de pleine nature ont leur opposants notoires, dont certains sont élus. Donc là aussi on ne va pas avancer vers du mieux. Tant pis pour l'avenir du pays...

Les métiers : Guide Haute montagne, moniteurs d’escalade, de parapente et eaux vives, accompagnateurs, animateurs et tous les hébergeurs...

 

Le bien-être C'est une demande de la clientèle, une mode démarrée depuis longtemps mais qui se développe lentement dans le Queyras.

Les hébergeurs mettent en place du bien-être (piscine, sauna, Spa, massage, etc... ), des prestataires s'installent...

 

L'animation : Les communes ont structuré l'animation en créant des comités des fêtes car elles ont bien compris que l'animation est un produit en soi, pour les vacanciers mais pour les habitants.

 

Extrait d'une lettre du président d'Izoard Animation du 20 janvier 2015 :

 

"Izoard Animation, vous le savez, avec le soutien de la commune d'Arvieux, a pour mission d'organiser tout au long de l'année des animations variées au bénéfice des habitants que nous sommes et des touristes que nous accueillons.

 

Au même titre que le ski, la randonnée ou la découverte de nos sites, les animations sont devenues un élément d'attrait pour notre vallée, il faut en poursuivre le développement".

 

 

 

N'oublions pas qu'autrefois il n'y avait pas d'animations au sens fort d'aujourd'hui. Parfois une conférence, un film, des bals. Les concours de belote c'était plutôt pour les gens du pays. Paradoxalement l'âge d'or des boites de nuit (jusqu'à 5 établissements de ce type dans le Queyras) et des cafés où l'on dansait tous les soirs est passé. Ce type d'animation était très prisé des gens du pays (on s'amuse moins maintenant dans le Queyras), beaucoup y ont forgé leur avenir !

 

L'animation se développe, mais si le ski diminue (ou disparaît), elle devra se démultiplier encore plus (= une partie des activités de substitution lors du manque de neige). Il faudra que les hébergeurs prennent encore plus de temps dans ces activités, augmentent leur bénévolat ++++ puisqu'il s'agit de leur propres clients à occuper.

 

L'animation a besoin de moyens, notamment de locaux, de salle des fêtes. Le Queyras est plus ou moins bien pourvu (Arvieux 1984, l'animation a changé de cap à ce moment là) mais il convient de passer de nouveau à un cap supérieur pour la vallée sinon gens du pays ou touristes auront le choix entre Ristolas et Guillestre.

NB Avec la construction du gymnase Guillestrois-Queyras par le CG05, la commune de Guillestre réfléchit à la transformation de la salle polyvalente en salle de spectacle et d'animation, qui deviendra donc un pôle d'attraction hors Queyras.

 

Nous devons avoir notre  propre équipement pour contenter nos habitants et nos vacanciers. C'est le concept de "Maison de la vallée et de la vie en montagne" que je préconise depuis 20 ans = Salle de spectacle digne de ce nom + musée de la vie en montagne + musée du vélo et du tour de France + expositions.

 

 

Cette maison de la vallée pourrait être une destination spécifique (des gens y viendraient exprès) car la vallée manque d’attraits propres pour elle même. On dit souvent : A Arvieux, on y passe, on ne s'y arrête pas. Quelqu'un qui a fait le col d'Izoard vous affirmera mordicus qu'il n'est pas passé à Arvieux !

 

Des élus n'ont pas cru à ce nouveau développement, souvent on a tiré à boulet rouge sur "ma" salle des fêtes, tant pis pour la vallée. Mais je doute que les touristes soient contents de cet abandon.

Les métiers : Animateurs, créateurs, prestataires d'activités...

 

L'emploi est mis à mal :

 

Comme les emplois seront de plus en plus rares, il faudra inventer son métier ou revenir aux basiques :

- Agriculture : Le nombre d'agriculteurs est à un seuil critique, il faut qu'il reparte à la hausse (des petites exploitations en bio pour que tout le monde ait de la place et valorise au mieux sa production),

- Artisanat (des gros, des petits). L'artisanat est sur la pente descendante si bien que des dizaines de fourgons et camionnettes montent dans les Gorges le matin et redescendent le soir. Il y a donc du travail dans le Queyras. Et pourquoi ce ne serait pas l'inverse ? Travailler ici + aller travailler en bas et remonter le soir dans le Queyras où il fait si bon vivre ?

- Services divers, commerces pas que touristiques. Dans une période moins florissante, les restau seront ouverts toute l'année, ce qui relancera le tourisme !

 

NB Et si en plus s'ajoutent : La fusion des deux (ou 4) Communautés de Communes, l'arrêt de grosses structures et le Queyras en une seule commune, cela pourrait faire 50 emplois en moins, d'où l'obligation d'une montée forte de nouvelles activités. La fusion des Com Com, ce sera quand même un sacré coup de massue, pas que politique !

 

L’étude du Conseil Général 05 : Cliquer sur le titre pour revoir les trois tomes de l'étude.

Je fondais de gros espoirs dans cette étude car je croyais qu'on avait atteint le fond et que tout le monde voulait remonter à la surface. J'ai souvent diffusé les comptes-rendus, pour qu'à mon petit niveau je participe au commencement d'une ère nouvelle. Las, malgré les promesses "non non cette étude ne finira pas dans un placard", c'est fait.

 

Queyr'Avenir : C'est un peu une réaction à l'ensilage de l'étude du CG mais aussi une réaction contre "On ne va pas nous dire de l'extérieur ce qu'il faut faire, on va le faire nous, çà coûtera moins cher et ce sera plus efficace".

Ce mouvement citoyen a abouti en novembre 2014 au "colloque sur l'économie du Queyras" qui a été un franc succès apolitique et de réflexions. Et ce n'est pas fini. Donner envie d'avoir envie, côtoyer et aider ceux qui se lancent et qui se sentent si seuls, montrer des exemples, chercher des innovations etc...

 

C'est celui qui s'installe qui sait ce qu'il veut faire. L'original ou le pionnier montrent la voie mais il ne faut quand même pas que tout le monde s'y engouffre, ou s'y engouffre quand la mode est passée (par exemple ces terrains de tennis parsemés sur le territoire, qui ont très peu servis car faits trop tard).

 

Parfois l'installation demande un coup de main communal, un investissement : L'entretien des sentiers pour un accompagnateur, la création de voies d'escalade pour un guide, des accès au Guil pour l'eau vive... Les communes rechignent pour l'un ou l'autre, or les investissements sont infimes et participent à la vie touristique, donc à la vie du Queyras. A moins que les communes ne soient contre le tourisme dans ces cas là ?

 

 

La diversification n'est pas terminée :

 

Le problème de la "diversification sans neige"c'est le froid. Tant qu'il gèlera l'hiver (le sol et le corps sont gelés), la montagne sans le ski sera quoi et comment ?. Est ce que les 50% de vacanciers qui ne font pas de ski viendraient quand même si plus de remontées mécaniques ? Et si plus de neige ? Toute la question est là.

 

La diversification de l'été est à faire aussi car elle se répercute parfois sur l'hiver. Il ne faut pas seulement de la randonnée à pied ou en voiture (même si ce sont les activités n°1).

La culture et le patrimoine, c'est toute l’année, mais çà ne se développe pas d'un coup de baguettes magiques. Et d'autres attraits...

 

Un stade nautique, c'est cher mais çà sert aussi toute l'année. Or l'été les gens aiment l'eau aussi. Là j'admets qu'un seul équipements pour le Queyras est suffisant, auquel il conviendrait de coupler une salle de sport (pour les hivers sans neige et les étés pluvieux, ce serait parfait).

 

La diversification s'est mise en marche lentement dans le Queyras. Elle n'est pas provisoire comme les "activités de substitution" d'autrefois mais c'est une réponse aux demandes des vacanciers. Elle sert aussi les intérêts des gens du pays qui en font leur métier ou qui y participent.

Les handicaps naturels du Queyras (peu de population, pauvreté qui s'installe sournoisement, limitations structurelles ou géographiques) peuvent être compensés par ses atouts naturels : climat, soleil, aire pur, paysages préservés, environnement beau et serein, culture du vivre ensemble ancestrale, dynamisme d'avant garde reconnu (mais plutôt en sommeil en ce moment).

Ecouter, avancer, améliorer, innover, rechercher, se grouper, bâtir un projet...



29/01/2015
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