QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

ENTREPRENDRE EN QUEYRAS : NOUVEAUX METIERS, DIVERSIFICATION

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Ce titre pour inciter à la curiosité, peut-être pour titiller l'amour propre.

 

C'est la photo d'accueil du groupe "ENTREPRENDRE EN QUEYRAS" sur FB.

 

Photo tirée d'une affiche de l'ACSSQ et de Queyr'Avenir pour annoncer leur fameux forum du 15 nov. 2014 à Ristolas sur l'économie du Queyras.

 

Montrer que c'est tous ensemble que l'on peut s'en sortir, mais à la fois dans des actions individuelles et des actions collectives. Les communes (les collectivités) et les particuliers (les habitants). Chacun dans son domaine mais parfois ces domaines sont intimement liés.

 

Le Queyras va mal et les particuliers crient "Mais que font les collectivités, les maires ?" Le Queyras va mal et les collectivités, les maires se demandent "Mais que font les habitants ?" Manque de communication certain. Mais les habitants voient les élus locaux comme une caste à part, loin de leurs préoccupations et qu'ils pensent dotés d'une baguette magique. Je m'en rend compte maintenant, ancien élu "redevenu" simple habitant.

 

Les domaines séparés :

Collectivités : Assurer tous les services publics, les infrastructures, la vie publique.

Habitants : Les activités économiques, s'impliquer dans la vie publique.

 

L'implication des deux parties a un but unique : Le développement économique, la fréquentation touristique, sources de revenus et de prospérité. NB Le culturel, le patrimoine, le bien vivre, la philosophie de vie etc...ne sont pas abordés ici mais il s'entend qu'ils sont aussi utiles à la vie des habitants.

 

Le tourisme est beaucoup dépendant du temps, de la neige entre autre. Comment se défaire de cette dépendance ?

Le développement est beaucoup dépendant du tourisme, comment l'être moins ? En diversifiant et surtout en proposant de nouvelles prestations soit "diversifiantes" soit différentes dans une prestation globale existante.

 

• L'industrie (au sens large) est une solution. Ma fameuse usine de meubles que je prônais à Aiguilles dans les années 90 par ex !

• L'artisanat (sous toutes ses formes) peut s'exporter pour pallier les manques sur place mais cette orientation a des limites et des contrainte. Sur place les possibilités ne sont pas toutes exploitées quand on voit le nombre important d'artisans qui montent du Guillestrois tous les matins.

Si un jeune est intéressé par l'artisanat, il se poste un matin à La Maison du Roy et regarde passer les 25 fourgons qui montent et choisit le type d'entreprise à créer soit au hasard soit par ordre alphabétique, dans les deux cas il sait qu'il y a du travail dans le Queyras (et inversement dans le Guillestrois aussi).

• L'agriculture idem exportation, mais elle perd alors la plus-valu de la vente directe aux vacanciers. La qualité des produits (bio) est indispensable pour vendre dans des filières plus rémunératrices et avec moins d'intermédiaires. Et avec des exploitations moins grosses qui peuvent être pluriactives (ferme + chambres d'hôtes, ferme + camping, ferme + fromagerie, etc...) et plus nombreuses que la limite critique "une exploitation par commune".

 

Pour l'artisanat et l'agriculture l'action des collectivités est réduite mais elles peuvent mettre en place des outils qui aident à la pérennité ou à l'installation (zones artisanales, AFP)

 

Le tourisme reste tout de même l'activité bien ancrée dans le territoire. Le doute s'installe et freine.

Y aura-t-il encore de la neige, donc des remontées mécaniques ? Mais le plus grand ennemi du tourisme pour l'instant, ce n'est pas le manque de neige, c'est la fermeture des hébergements et des restaurants hors saison ( parfois fin mars, fin août).

Cet état de fait engendre que le premier challenge de la diversification saisonnière pour pallier au manque de neige est de faire revenir les voyageurs et vacanciers dans le Queyras hors saison (il y aura moins de monde qu'il faudra faire venir plus longtemps).

 

Pour le tourisme d'hiver, la diversification ne doit pas attendre la mise devant le fait accompli. C'est d'autres sources de revenus que moniteurs, perchmans à rechercher. La diversification permet de rassurer le client sur l'avenir du tourisme en montagne.

Surtout ne pas lui laisser perdre l'habitude de venir en montagne.

 

La randonnée sur neige se développe toujours, les gîtes d'étape (entre autre) doivent suivre la même courbe.

Si l'on passe de 1000-2000 randonneurs sur neige (chiffre estimé à ce jour) à 3000-4000, le potentiel de développement est donc important. Exemple de développement potentiel évident : Construction d'un Refuge à Clapeyto, d'un gîte d'étapes à Arvieux (pour parler des besoins que je connais bien).

Comme la randonnée sur terre se développe encore l'été et hors saison, c'est gagnant-gagnant (été et hiver) pour ces nouveaux futurs prestataires.

 

La diversification doit compenser la moindre quantité de clients (par rapport au ski alpin) par une durée plus longue.

Ex: La rando sur neige commence en novembre jusqu'en mai (au lieu de Noël à fin mars pour le ski alpin). Et la rando sur terre prend la suite... jusqu'en novembre. Mais il convient que les structures soient ouvertes. Donc il vaut mieux de petites structures autogérées par les patrons que des machines lourdes avec du personnel.

Les pratiquants peuvent diversifier leurs activités hiver (marche, rando, cascade de glace, chiens de traîneaux etc...) et idem hors neige : Rando, escalade, eaux vives, pêche, cheval, etc...

L'intervention des collectivités est indispensable : Création de voies d'escalade, signalétique, sentiers adaptés aux chevaux, secteurs réservés aux chiens de traîneaux, aménagements pour eaux vives...

 

Tout ce panel d'activités demande des prestataires, des professionnels donc créent du développement (constructions, hébergements, services, emplois...). Qualité toujours en hausse et simplicité seront les maîtres mots.

 

NB Les skis alpins eux mêmes ont été largement diversifiés pour stopper la chute des ventes, ce qui a permis aussi de maintenir nos petites stations grâce à un ski plus facile, plus ludique, plus adapté au skieur et à ses envies...Le débutant apprend vite (en un jour au lieu de 7), skie plus longtemps et plus volontiers.

 

Diversifier ne veut pas dire supprimer le ski alpin. Au contraire, la diversification est la sauvegarde du ski alpin en cas de mauvais enneigement : Les clients viennent quand même car ils sont rassurés et assurés de trouver des activités. Et s'il neige ensuite, il sont contents. C'est exactement ce qui s'est passé durant l'hiver 2015-2016, surtout en décembre et janvier.

 

La diversification ne se décrète pas. "j'appelle de mes voeux à la diversification" dans la bouche d'un politique veut dire en réalité. "C'est à vous les habitants de créer les activités diversifiantes, moi je viendrai pour l'inauguration".

 

NB Ne pas confondre "manque de neige" et "manque de clients". Pour le manque de neige, on espère secrètement y réchapper encore quelques années. Pour le manque de clients, c'est plus dramatique, car l'économie s'écroule toute seule peu à peu.

Dans le Queyras on a perdu ces dernières années, au minimum 3000 lits par la fermeture d'hôtels, de centres de vacances et de meublés. 1000 lits de résidence de tourisme ont été créés. Ces fermetures sont dramatiques car les clients d'hôtels sont plus aisés et se renouvellent plus souvent ; les classe de neige et les groupes amènent de la vie sur les pistes et ce sont des clients potentiels les années suivantes (parents + enfants de la classe ou enfants devenus adultes, parfois avec leur propres enfants).

 

La diversification peut amener de nouveaux clients non skieurs alpins mais le Queyras n'échappera pas à une remise en cause profonde. Je laisse le soin à chacun de lire l’étude JED-Conseil Général de 500 pages qui fait l'état des lieux puis de (timides) propositions pour sauver le Queyras.

Le plan d'action qui devait suivre cette étude aurait du être "grandiose et bouleversant", il est petit et discret. Là le rôle des élus était primordial pour faire avancer ce plan d'action.

 

Il faut des investisseurs pour relancer l'activité. De riches Queyrassins ou des étrangers au Queyras volontaires et plein d'idées nouvelles. Mais saura-t-on les accueillir puis les accepter ? Je disais que l'AFP est un bon outil pour accueillir de nouveaux agriculteurs. Mais les gestionnaires de l'AFP peuvent aussi s'en servir de verrou pour bloquer toute intrusion externe.

 

Vers 1960-70, les pionniers qui défrichaient le pays dont le développement débutait étaient considérés comme des sauveurs. Les banques leur prêtaient volontiers. Puis d'autres ont suivi naturellement mais pour eux c'était aussi un pari risqué. Il en est de même aujourd'hui ou demain, les nouveaux pionniers auront une action différente mais toujours avec la même finalité : Entreprendre et développer le pays pour gagner de l'argent. Problème : Avec ou sans le soutien bancaire ?

 

Tout ce qui touche à l'écologie sera certainement un filon car cela correspond bien à l'image du Queyras et du Parc. Le processus se fait en douceur et il prend chaque année du retard car les Queyrassins ne sont pas très écolos (c'est souvent une injure dans leur bouche).

 

 

Autres éléments primordial de la diversification : Des salles des fêtes grandes, modernes, équipées et attractives. Là on allie le développement culturel et d'animation des habitants et des vacanciers. Vacanciers vieillissants et à la recherche d'activité douces et ressourçantes, intellectuelles ou festives.

 

 

Les bureaux d'études ne peuvent pas le dire sinon les politiques qui les paient vont se mettre en colère car ils se sentent visé mais l'état du Queyras tient en quatre mots : "25 ans de retard". Si on admet çà, tout s'éclaire et la vision de l'avenir devient fluide "il faut rattraper ce retard, pas besoin de se poser mille questions". Bien-sûr il faut la volonté, de l'imagination, de l'argent et revenir à la solidarité d'autrefois pour pallier les manques et se donner mutuellement du courage et la foi en l'avenir.

 

L'extrait d'un journal ci-dessous confirme mon raisonnement : Serre Chevalier : une démarche collective pour renforcer l'attractivité "L'office de tourisme de Serre-Chevalier Vallée Briançon a décidé de lancer une démarche collaborative pour co-construire, avec les partenaires publics et privés de la vallée, l'avenir économique du territoire et renforcer son attractivité (économique, touristique et résidentielle). D'ici avril, l'objectif est d'élaborer une feuille de route stratégique en s'appuyant sur les compétences des professionnels.28 février 2016.

 

La diversification ne doit pas justifier notre faiblesse dans le ski alpin : Le manque de clients.Il est quand même dommage que le pays se saigne pour maintenir les remontées mécaniques alors qu'ils serait plus simple que ce soit ses propres clients qui les sauvent. Ces subventions à outrance pour la régie des RM sont une "perte" énorme pour les communes donc un manque d'investissements ou d'actions en faveur du développement ou du maintien d'une vie attractive. C'est aussi une façon simple de se défausser de nos responsabilités : Le refus de création de lits nouveaux (trop tard, on a laissé passer le train) ou le refus de louer plus.

Il devient urgent que tous les hébergeurs se mobilisent pour mieux louer l'hiver. Sinon le ski alpin va s'arrêter et après on dira "mince, j'y croyais pas, si j'avais su...". Ne pas tout attendre de l'office de tourisme mais se prendre en charge et prendre en charge sa destinée de loueurs d'hébergements.

 

Entreprendre en Queyras, c'est possible. C'est déjà un état d'esprit, c'est aussi une volonté, un investissement pécunier et en années. Des riches bien-sur, mais des moins riches qui se regroupent. Des nouveautés, du modernisme, de l'authentique, de l'exotisme. Sans attendre d'être au-dessous du seuil de réaction. Tous ensemble et/ou chacun de son côté.

Réflexion à enrichir...



12/04/2016
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