QUEYRAS ARVIEUX

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Panorama des Communes Nouvelles

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01/06/2017
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Créer une commune nouvelle

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Créer une commune nouvelle


01/06/2017
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Projet d'escalade à Arvieux en 2014

Projet d'escalade à Arvieux en 2014

 

Projet d'escalade à Arvieux en 2014


31/05/2017
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Vivre en Queyras

Voeux et idées de la population du Queyras en novembre 2016

 

Vœux et idées de la population du Queyras


05/05/2017
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Projet de barrage à La Chapelue en 1912

LIEN VERS LE TEXTE ICI


17/03/2017
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Téléski de Valpréveyre : Pourquoi je suis contre.

Bonsoir les Queyrassins, quelques-uns d'entre vous ont-ils un peu de visibilité sur comment et dans quelle direction avance le projet de nouvelle remontée mécanique sur Abriès à Valpréveyre ?

 

>>>>>Ce TK aura-t-il de la neige ?

La solution la plus simple, supprimer la navette sans la remplacer. Toutes les stations du Queyras ont démontés plusieurs RM (Ceillac 1TS, 1TK, Arvieux 2TK ce qui a réduit le dénivelé de 50%, Môlines-Saint Véran 2TK (reste 1 à démonter, Aiguilles et CVV la totalité (1TS et 6TK), pourquoi Abriès ne participerait pas à l'effort commun ? La piste de Valpréveyre était une piste de secours (non officielle) quand il n'y avait pas de neige sous le TS. Maintenant elle n'a plus lieu d'être puisque la descente est pérenne du haut en bas de la station. Il faut rentabiliser le TS et les canons à neige et ne pas augmenter le déficit par une nouvelle RM qui est un joujou pour les Abriéssois. Celà aurait été fait il y a 30 ans d'accord, mais ce n'est plus possible même si le rêve de certains est fort. Il vaut mieux se concentrer sur la clientèle car bientôt ce n'est pas le manque de neige qui tuera les RM mais le manque de clientèle. Cette année me donne tort mais on a quand même perdu plus de 3000 lits ces dernières années et tout n'est pas loué au plein cœur de février.

 

Tous les abriessois ne sont pas pour ce projet. Et je voterai contre au moment où on me demandera mon avis... Des RM, il y en a suffisamment dans le Queyras, il faudrait déjà les faire tourner en janvier et en mars avant d'en rajouter...

 

>>>>>Pour compléter mon argumentaire :

Pendant 3 ans la régie RM a été en déficit. La mairie d'Arvieux a payé 84 000€ par an alors que la station d'Arvieux n'était pas en déficit, Abriès 90 000€ avec un gros déficit, Château VV 25 000€ sans avoir de téléski etc...Donc je vois pas pourquoi le Queyras serait pénalisé par une station qui n'a jamais rien restructuré, a bénéficié d'un TS débrayable et de canons à neige (donc retenue collinaire et adduction) le tout payé par le conseil Général (sauf 10%) et veut se payer une danseuse. La piste de Valpreveyre n'a rien d’extraordinaire, la moitié en foret l'autre moitié une simple route plate. C'est la commune qui a fait tout çà, qui a mis une navette (plusieurs années sans neige sous le télésiège) puis ensuite elle refile le bébé à la régie qui n'a rien demandé et n'est pas demandeuse de skieurs hors piste à l'opposé de son domaine alors qu'elle dépense des sommes folles pour maintenir une piste en face sud pour présenter un paysage enneigé du haut en bas.

 

>>>>>Suite argumentaire contre le TK de Valpréveyre.

La réglementation est importante dès qu'on touche à la forêt : Etude d'impact, enquête publique, évaluation incidence Natura 2000, taxe de défrichement, autorisations diverses et variés dont ONF et RTM, etc...(3 ans de procédure). Ce versant déjà bien déstabilisé supporterait-il une large cicatrice en travers ? Quelle longueur ce téléski ? Où est l'électricité ?

 

ET voila les elus queyrassins ont tjrs eu peur d investir et voila on ca nous mennent on fait rien et la jeunesse va devoir aller travailller ailleurs va rester les retraité bravo alain

 

>>>>>>Hervé, j'ai pas dit qu'il ne fallait rien faire. Assurer la pérennité des RM est un devoir, éviter les projets ruineux aussi sinon c'est tout le Queyras qui plonge.

A mon premier mandat, la commune a investi un maximum dans tous les domaines. La neige de culture près de 5 millions de francs (ce qui ferait maintenant presque 5 millions d'euros). La création de la piste de ski "Les chevreuils" (trois ans de dossiers et travaux).

Le maire suivant a fait faire les Granges d'Arvieux (600 lits) tandis que d'autres maires du Queyras se battaient pour qu'ils n'y ait pas de résidences de tourisme.

Au second mandat on a amélioré le TS, la neige de culture, garage ski de fond, mise en route des navettes Queyras (ce sont les plus gros dossiers neige, il y en a d'autres qui font la vie de tous les jours sur les pistes).

Maintenant si on me prouve que ce TK de Valpréveyre est valable (plus d'avantages que d'inconvénients), avec de la neige tout le temps et qu'il va générer du chiffres d'affaire supplémentaire, pourquoi pas ? Mais je ne vois pas pourquoi tout d'un coup il faudrait tirer un trait sur le réchauffement climatique, sur la baisse sensible et continue de la clientèle et sur des coûts de fonctionnement en augmentation constante, sur les glissement de terrain dans la forêt etc...

 

Alain, j’entends votre point de vue mais ne le partage que très partiellement.

 

>>>>>>Il y a ceux qui disent qu'ils vont faire (parfois çà dure 20 ans) et ceux qui font. Romain, je raisonne "Queyras" avec 40 hameaux, une seule caisse, un seul fonctionnement, pas pour faire la guerre des clochers. Le développement à outrance, c'était dans les années 70-80. J'ai écrit des pages entières sur le développement du Queyras et au risque de vous décevoir, ce TK n'en fait pas partie. Si demain (c'est à dire octobre 2017, pas 2027), il se fait, on verra bien (mais on perd peut-être le label "Parc").

Développement à outrance, n’exagérons rien on parle ici d’un TK et pas de 4 télésièges débrayables… Deux poids / deux mesures non?

 

Intéressant toutefois ! Au contraire je ne suis pas du tout déçu mais curieux de pouvoir vous lire, comme vous pouvez le constater, je suis très intéressé par le sujet. Vous avez quelques liens, quelques documents à me transmettre ici même ou par message ?

Quand au label Parc, je fais confiance aux décideurs qui doivent-être parfaitement conscient de ceci et s’ils ne le sont pas, maintenant ils n’ont plus d’excuse.

Mars 2017

 


16/03/2017
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Agriculture bio dans le Queyras

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, dans le Queyras il y a peu de productions bio. 

Et pourtant on est dans un Parc naturel régional depuis 40 ans.

 

Pourquoi du bio ?

Auparavant on ne peut pas occulter l'état actuel de l'agriculture française et queyrassine.

C'est simple : Comme partout en France, le nombre d'exploitations agricoles diminue inexorablement.

Ce n'est pas un hasard, mais la conséquence de la poltique agricole commune voulue par l'Europe. 

Toujours sous prétexte de moderniser mais surtout pour faire baisser les prix des productions agricoles qui sont considérés comme des matières premières basiques.

Il est vrai qu'un agriculteur avec 1000 vaches sera plus rentables qu'un avec 50.

Cette productivité à outrance profite aussi (et surtout ?) fortement aux banques et aux vendeurs de machines.

(Nb Combien d'exploitants ruinés chaque années ? de suicides ?).

 

Arrêter la course en avant (dans le mur) est possible, de nombreuses organisations s'y emploient.

Mais pas LE syndicat tout puissant (plus fort que le ministrre) et pas les chambres d'agriculture (entre autres), mais cela fait deux poids lourds richissimes, omniprésents et omnipotents et dirigés par les gros agriculteurs (enfin ils se disent agriculteurs, ce sont plutôt des agro-industriels ou des hommes d'affaire avec des salariés, ce qui justifie leur statut).

Et soutenus par les petits agriculteurs, qui y croient (dans l'agriculture familiale) mais n'osent pas se retourner un jour pour voir ce qu'il en reste, ce qui se passe vraiment. Ils ont les subventions, tout va bien, ils sont défendus. Mais les dirigeants brassent 10 à 100 fois plus de subventions qu'eux.

 

On leur fait miroiter chaque année le salon de l'agriculture (en ce moment fin février) et ils y croint encore, remotivés et fiers de servir le pays en quelque sorte (et d'avoir soutenu leurs mentors politiques de droite).

 

Revenons à la bio, 

 

Le bio, c'est simple : Valoriser plus, pour vendre plus, tout en investissant moins (pas de tracteurs gigantesques ou autres investissements démesurés) et tout en restant plus nombreux.

 

Le nombre est fondamental, capital même. Vaut-il mieux un agriculteur par vallée (soit 8) ou 10 agriculteurs par vallée, soit 80 ?

La réponse est évidente, d'autant plus qu'un agriculteur par vallée ce sera de plus en plus dur pour lui et le paysage ne sera plus entretenu. Les transhumants grossiront encore et détruiront de plus en plus la flore (et la faune car les patous mangent tout).

 

Enfin, autre argument et pas des moindres, la bio est en pleine croissance (photos ci-dessous), ce serait dommage que le Queyras laisse passer le train.

Dernier argument : Que faire s'il n'y a plus de neige ? L'agriculture sera de nouveau une économie primordiale (et une population bien implantée contrairement aux salariés du ski).  

A moins que le train ait déjà quitté la gare.

28 février 2017.

 

 

 

 


28/02/2017
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ALORS LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE,VRAI OU FAUX ?

Article très poussé et documenté rédigé par un voisin de Vallouise 

 

 

Chaque année, c’est la même appréhension pour les professionnels de la neige. Neigera ? Neigera pas ? Certaines stations ont déjà dû fermer boutique et le phénomène risque d’empirer. D’ici trente ans, combien des 300 stations de ski françaises auront survécu aux températures en hausse ?

 

Chambon des Neiges était une petite station de ski nichée sur un volcan éteint du Massif Central. Le manque de neige au cours des années passées et les difficultés financières qui ont suivi ont finalement eu raison de Chambon (des Neiges). La station du Puy-de-Dôme a finalement fermé en 2002.

 

Depuis, Chambon avait un côté « ville fantôme », une grande partie des installations n’ayant pas été entretenue. Les derniers vestiges des remontées mécaniques ont finalement disparu du paysage en 2008. Une anomalie ? Non, depuis une dizaine d’années, plusieurs stations tricolores ont raccroché les skis dans le Massif Central mais aussi dans les Pyrénées et dans les Alpes.

80 stations menacées de disparition

 

Alors que le réchauffement climatique s’accélère irrémédiablement ces dernières années, combien de stations françaises connaîtront le même sort que Chambon des Neiges ? D’ici à la fin du siècle, seuls 61 % des domaines skiables des Alpes, contre 90 % aujourd’hui, devraient bénéficier d’un enneigement naturel suffisant pour poursuivre leur activité, selon les experts de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Soit le chiffre effrayant de 80 stations de ski de moyennes montagnes (situées entre 1 000 et 2 000 m d’altitude) menacées de fermeture d’ici trente ans.

 

Pour vérifier cette baisse d’enneigement, Pierre Spandre, auteur d’une thèse sur les interactions entre les conditions d’enneigement et l’activité des stations de sports d’hiver, s’est penché sur le taux d’enneigement d’une station de moyenne montagne dans les Alpes ces cinquante dernières années. Il s’est aperçu que la durée de la saison avec de la neige a diminué de 6 jours par décennie entre 1960 et 2011 sur le site expérimental du Col de Porte en Savoie, à 1 325 m d’altitude tandis que la hauteur moyenne de neige entre le 1er décembre et le 30 avril a diminué de 13 cm par décennie. Soit plus de 65 cm en cinquante ans…

 

Une baisse de l’enneigement irrémédiable

Daniel Morin a supervisé la thèse de Pierre Spandre et est également le directeur du centre d’étude de la neige pour Météo France et le CNRS. Il s’appuie sur ces recherches pour résumer la situation actuelle. « Quand on prend du recul sur plusieurs dizaines d’années, au moins 30 ou 40 ans de préférence, comme pour le Col de Porte, là on observe une baisse radicale de l’enneigement en moyenne montagne partout en France. »

Le chercheur veut nuancer les conclusions hâtives réalisées par bon nombre de scientifiques annonçant la fin du ski en France. Pour lui l’enneigement d’une année à l’autre est extrêmement variable.

 

« Les années se suivent et ne se ressemblent pas. C’est ce que l’on appelle la variabilité naturelle du climat. Par exemple depuis trois ans il ne neige pas beaucoup dans les Alpes, l’erreur serait d’en faire une conclusion rapide dans les années à venir et dire que ce sera pareil les prochaines années », prévient le spécialiste de la neige.

 

Mais Daniel Morin est pragmatique lorsqu’on lui demande d’imaginer le futur, il ne peut s’empêcher de cacher son scepticisme. « L’enneigement va rester variable d’une année à l’autre mais dans tous les cas, en 2050, quels que soit les choix politiques en termes d’émission de gaz à effet de serre, l’enneigement continuera à se raréfier, en particulier en moyenne montagne. »

Enseignant chercheur à l’Institut de géographie alpine de Grenoble, Philippe Bourdeau est du même avis sur l’avenir des petites stations qui tente déjà survire face aux mastodontes des cimes. « À l’horizon 2050 au-delà de 2 000 m d’altitude on pourra continuer à skier. Avec sûrement une variabilité accrue et des saisons raccourcies. Ce qui est remis en cause c’est tout ce qui se situe en dessous. »

 

La neige artificielle ne suffira pas

 

Pour imaginer l’avenir et ces problèmes, la solution la plus simple, auxquels les stations ont recours, reste la neige artificielle. Une issue déjà obsolète pour certaines stations selon Samuel Morin. « La production de la neige de culture dépend de la température. Il y a certaines stations où il fait trop chaud pour produire de la neige artificielle. Pour les stations de moyenne montagne, la neige de culture est donc le moyen le moins efficace pour contourner le manque de neige. C’est une sorte de double peine », s’alarme-t-il. On le sait, cette technologie coûteuse en énergie et en eau ne pourra, de toute façon, se substituer totalement à la neige naturelle.

Philippe Bourdeau préfère imaginer d’autres solutions que celle de skier à tout prix. « Le mieux reste de s’adapter. Les stations de basse altitude commencent à imaginer des reconversions dans le bien-être, le vélo, la randonnée… On peut également imaginer la transformation de ces endroits, anciennement touristiques, en de véritables lieux de vie, des villes habitées toute l’année, ou bien en terres agricoles, industrielles », suggère Bourdeau.

Le spécialiste a d’ailleurs une vision différente sur la crise que s’apprêtent à vivre les stations de sports d’hiver. Ce n’est même pas une question de neige, selon lui : « On constate depuis plusieurs années une usure de la pratique du ski. On risque peut-être d’avoir un oubli de la saison hivernale dans les années à venir. Manquer de clients avant de manquer de neige, ce serait le vrai paradoxe… »

 

Hautes-Alpes tourisme

De la sécurisation à l'innovation

La stratégie « yaka, faukon ! » a manifestement de beaux jours devant elle dans les Hautes-Alpes à en croire cette déclaration du président du conseil départemental. D’ici 10 ans, on devra malheureusement dire « y’aurait fallu kon ! ». Espérons que ce court extrait ne représente pas la stratégie touristique du département pour les 25 prochaines années, car avec elle, on va directement dans le mur (1). Pire même, on voit le mur, et on accélère !

 

 

Il faut rappeler, au préalable, deux points importants. D’abord, les investissements dans l’enneigement artificiel ne remontent pas seulement à 25 ans mais ils ont été importants toutes ces dernières années (et surtout d'ailleurs ces dernières années) dans les stations des Hautes-Alpes, et évidemment dans des équipements modernes. Ensuite, l’incident industriel a concerné toutes les stations quel que soit le niveau d’ancienneté de leurs installations : quand il fait chaud et qu’il n’y a pas de neige, et parfois plus d’eau, il faut se faire une raison et ne pas vouloir changer les règles de la physique. On peut optimiser mais on atteint immanquablement une limite physique.

 

 

Si on comprend bien le président, en investissant dans de nouveaux enneigeurs capables de produire de la neige par températures positives (+1 ou +2°C au maximum), on sécurise l’économie des stations pour les 25 prochaines années. Disons simplement, que l’on optimise la production de neige artificielle mais que l’on ne sécurise rien du tout et certainement pas pour les 25 prochaines années. Le réchauffement climatique atteint tout juste les +1°C avec déjà des impacts considérables. Or, il va en accélérant d’année en année et ses impacts vont en augmentant.

Une stratégie de sécurisation est une stratégie à courte vue : que fait-on ensuite, d’autant plus qu’elle montrera ses limites bien avant 25 ans ? Il est au contraire indispensable d’entièrement redéfinir la stratégie des stations de ski et d’arrêter de ne penser qu’en terme de ski de piste : il faut avoir le courage de dire que « le tout-ski-de-piste, c’est fini », tout le monde en est bien conscient, mais, si des fois on pouvait gagner une ou deux années ce serait toujours cela de pris... Le tourisme hivernal est-il fini pour autant ? Avec seulement une stratégie simpliste de sécurisation, la réponse pourrait bien devenir OUI ! Merci monsieur le président de penser aussi aux générations suivantes…

Cet accident industriel aura des conséquences à plusieurs niveaux :

 

La communication de demain des stations dans une montagne sans neige.

 

Les touristes ont bien perçu la panique qui s’est emparée des responsables de stations avec une perte complète de contrôle de la communication, ainsi sur la demande aux locaux de leur laisser la place et sur les transports de neige par hélicoptères. La réalité s’est brusquement invitée dans la communication jusque là virtuelle, mièvre et convenue, des stations de ski.

Il faut plutôt s’interroger sur l’impact à long terme de cet accident industriel sur la perception des vacanciers. On peut toujours enneiger à outrance, à supposer qu’on puisse le faire, les skieurs peuvent l’accepter en situation exceptionnelle, mais pas si l’accident se reproduit trop souvent. D'autant plus que l'engouement pour le ski de randonnée montre que le ski de piste n'est plus une fin en soi (2). Quant à la « jet set », elle pourrait bien se détourner d’une activité ringardisée et aller voir ailleurs (3). On imagine les stations qui vont devoir communiquer sur leurs pistes artificiellement enneigées au milieu d’une montagne sans neige : on ne va pas les sécuriser bien longtemps même en investissant lourdement dans les remontées mécaniques et dans l’enneigement artificiel. Si c’est ce que l’on veut, on peut faire l’économie de l’enneigement artificiel et passer directement à des pistes synthétiques (4), ce sera beaucoup plus simple et élargira la pratique à l’année !

Les actionnaires et les banquiers vont surveiller de très près les investissements dans une activité aussi vulnérable aux aléas climatiques que le ski de piste. Déjà le préfet rappelait que la station-locomotive du département Serre Chevalier est en déficit. Les dirigeants de la Compagnie des Alpes font immanquablement des comparaisons concernant la profitabilité de leurs différents domaines et investissent en conséquence. Les banquiers vont y regarder à deux fois avant de financer des projets. Le département ferait bien de faire de même d’autant plus qu’avant d’investir il faudra peut-être soutenir les sites les plus vulnérables. Les ressources n’étant pas illimitées, on peut s’attendre à des arbitrages douloureux tant dans les soutiens que dans les investissements…

 

S’il y avait une ou des solutions miracle, cela se saurait : il n’y en a pas et la casse est inéluctable. Tout le monde le sait, mais on continue à faire comme si de rien n’était pour être sûr de rendre la casse encore plus douloureuse. On s’accroche à des analyses économiques surréalistes auxquelles on fait dire par exemple que le chiffre d’affaires des remontées mécaniques provoquerait par effet de levier un chiffre d’affaires total 6,5 plus important. Eh oui, quand un touriste dépense 1 € dans les remontées mécaniques, cela lui ferait dépenser 6,5 € au total. Passons, c’est un ratio, pas un effet de levier. Mais en faire un effet de levier est bien pratique, car cela permet de justifier la poursuite de la fuite en avant. Au passage, on notera que le pseudo-effet de levier serait nettement plus faible concernant l’hébergement où il serait donc moins intéressant d'investir.

 

Rénover des remontées mécaniques est certes nécessaire car la fin du ski n'est pas encore pour demain et la diminution de la longueur de la période propice va être progressive avec des accidents dans un sens ou dans l'autre (5), mais élargir l'offre, y compris en nombre de lits, n'est plus nécessaire face à une demande qui se contracte et à une saison qui rétrécit. L'accent doit plutôt être mis sur la qualité à la fois des équipements et des hébergements. On sécurisera plus par une approche qualitative que par des investissements inconsidérés qui ont déjà abouti à un positionnement low-cost de beaucoup de stations en-dehors des vacances scolaires, ce qui impacte déjà largement l'image globale du département (6).

 

S'il y a un domaine où il faut sécuriser et même plus, c'est celui de l'accessibilité du département et des stations, que ce soit par la route ou par le train. Faut-il rappeler la crise du Chambon, toujours pas résolue, et les menaces récurrentes sur le train jusqu'à Briançon. Les quatre routes d'accès au département par le nord, par les cols Bayard, de Luz-la-Croix-Haute, du Lautaret et de Montgenèvre, sont encore plus obsolètes que les canons à neige d'il y a 25 ans ! Même le tunnel du Fréjus a montré ses limites à absorber un trafic important.

Une stratégie de sécurisation est une stratégie défensive qui, dans le cas présent, ne tient pas compte de l'évolution de la situation. Il faut au contraire changer d’approche et développer très vite en sus une stratégie d’innovation tournée vers l’avenir. Déjà en termes de communication, il ne faut plus parler de stations de ski ou de sports d’hiver (7) [comme je l'ai fait volontairement], mais de stations de loisirs et de remise en forme TOUTES SAISONS où une multitude d’activités sont possibles.

 

Eh bien, monsieur le président, soyez le moteur de l’innovation dans le département et faites-en un laboratoire d’idées et d’expériences. Mais surtout ne restez pas sur la défensive et la sécurisation, passez à l’offensive et à l'innovation (1).

Vallouimages

Vallouise, 6 janvier 2016.

_______________

Notes :

(1) Évidemment, je ne suis pas dupe du jeu des petites phrases qui déforme les propos et monte en épingle seulement un élément d'une déclaration, mais c'est quand même « l'urgence à investir dans des canons à neige adaptés à la douceur » qui a été mise en avant.

 

(2) La folie de la randonnée à ski bouscule les grands domaines, Les Échos, 05 janvier 2016.

Un article qui tombe à pic pour rappeler à ceux qui utilisent encore le logiciel d'il y a 25 ans, fondé sur le développement du ski de piste, à travers les remontées mécaniques et l'enneigement artificiel, que les pratiques et les goûts ont beaucoup évolué depuis 1990. Le ski sur des pistes formatées à outrance, ça ne passionne plus ! On aura noté qu'il s'agit de CSP+. Bizarre que ce ne soit pas une cible pour le département. Ça confirme l'urgence de changer de logiciel et de se projeter dans l'avenir.

 

(2) Quant aux fêtards, ils n’ont pas besoin de neige pour faire la fête !

 

(3) Ce serait déjà bien pratique pour sécuriser les portions les plus sensibles.

 

(4) On se rappellera l'enneigement exceptionnel dans les Pyrénées en 2015 avec des remontées enfouies sous la neige.

 

(5) Il y a en effet clairement deux marchés distincts selon que l'on est ou non en période de vacances scolaires. Hors vacances, l'offre est largement surdimensionnée et les impératifs de remplissage conduisent à une image low cost qui tend à s'imposer.

 

(6) Tout n'est pas tout noir dans la diversification des activités, ainsi l'article mentionne le centre de bien-être de la Joue du Loup. Il y a d'autres exemples et plusieurs socioprofessionnels savent faire preuve d'innovation. Immanquablement d'autres idées murissent en underground.

 

 

 


27/02/2017
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Positiver...

Cliquer  POSITIF

 

Et aussi ici : L'économie du Queyras en positif


27/02/2017
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Pour que le tourisme haut Alpin reparte à la hausse

Marketing touristique pour développer les Hautes Alpes en 2017

 


24/02/2017
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