QUEYRAS ARVIEUX

Pour arrêter la régression il faut déjà en avoir conscience. Oui beaucoup pensent que le Queyras est sur une pente descendante. Et une fois cette régression comprise, chacun réfléchit à une relance.

Certes on est à un tournant sociétal et ce n'est pas le premier, mais là c'est inattendu, énorme et cette évolution brutale est un peu un coup de massue.

On est passé de 32 à 16 hôtels, de nombreux artisans n'ont pas de successeurs, l'agriculture atteint bientôt un seuil minimum (la création de fromageries a sauvegardé l'activité), de nombreux lits touristiques ferment, ils en manquent cruellement (Le Queyras est une destination recherchée, comme le désert !).

Le matin des dizaines de fourgons,camionnettes et camions montent depuis Guillestre, ce qui marque bien la baisse du nombre d'entreprises artisanales dans le Queyras. Le soir idem à la descente.

Les collectivités publiques manquent de finances, du coup les projets sont au point mort ou freinés (stations d'épuration, travaux divers), les remontées mécaniques sont au bord de la fermeture (déjà certains villages n’en ont plus), le manque de médecins doit être compensé par des investissements publics (Maison médicale, appartement) ce qui appauvrit encore un peu plus les finances publiques, les agences postales sont aussi à la charge de la Communauté de Communes, l'exode rural pointe son nez, le vieillissement de la population est problématique, les prix excessifs des terrains et des travaux empêchent les habitants permanents de construire.

Et parallèlement il y a aussi une crise du logement familial, une pénurie de crèches, ce qui fait déserter les grandes familles qui auraient pu rester (ou venir) dans le Queyras.

Heureusement des réalisations collectives aident à tenir le coup : Office de Tourisme du Queyras, régie des remontées mécaniques après le fiasco de leur privatisation, centrale de réservation du Queyras, Syndicat Mixte des stations du Queyras, Maison de l'Artisanat, fabrications de neige de culture...Le dynamisme de l'ACSSQ est à saluer aussi. (Excusez moi si j’oublie d'autres points positifs).

On pourrait découper la vie du Queyras en quatre périodes :

• 1945 – 1960 Après guerre

• 1960 – 1980 Début du Développement

• 1980 – 2000 Boom du développement

• 2000 – 20?? Déclin

   

Ce sont avant tout les hommes et les femmes qui font le Queyras, avec leur volonté de s'installer ou de rester, de bâtir une famille, de créer, de produire, de construire, d'investir, de se moderniser, d'améliorer la qualité, de soutenir les arrivées, de vivre ensemble, de se cultiver, d'être fier de leur pays...

Les dynamiques individuelles (initiatives privées) couplées à des réalisations collectives (projets communs) et au développement public (investissements des collectivités) sont les trois ingrédients habituels d'un développement dynamiques.

Depuis quelque temps les forces d'inertie semblaient prendre le dessus. Les bonnes volontés auront peut-être le dernier mot mais la remontée sera d'autant plus difficile que la descente aura été longue.

Alain Blanc maire d'Arvieux. Juin 2012

PS Mécènes, investisseurs, amis du Queyras ou les 3 à la fois, le Queyras vous attend !