QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

LE QUEYRAS, TERRE D’AVENTURES…

Le Queyras terre d'aventures... dans Vie locale 4l

Vous arrivez dans le Queyras, on vous regarde de travers puis on vous tourne le dos. L’aventure commence, çà promet…

 

Vous partez en voiture sur la neige fraîche, vous patinez, tournoyez et sans savoir pourquoi vous voilà dans le fossé, l’aventure continue…

 

Les mêmes qui vous avaient tourné le dos arrivent, un sourire en coin « Vous voulez qu’on vous pousse ? » Vous montez dans l’auto pas fier « Vont-ils me pousser vers le fond ? » « mais accélérez pas tant, çà patine ! » « hou là là ils se mettent en colère, comment çà va se terminer ?, » « J’accélère pas trop mais si je cale ils vont me bouffer!  « çà hurle derrière, je suis foutu » Oh stupeur, je suis sur la route tandis qu’ils toussent, tout rouge et soufflant comme des bœufs et l’air content de m’avoir donné une leçon (enfin, il me semble).

 

Rassuré, au moment de sortir pour les remercier (tant pis j’ose), je vois dans le rétroviseur une femme qui arrive, ma femme. Ils se retournent (aïe aïe aïe ils vont la détruire tellement ils paraissent en colère !). Et là je vois mes trois gars plus doux que des chats, minaudant presque, je n’entends pas ce qu’ils disent mais ma femme éclate de rire. Est ce que je sors vraiment ou j’attends dans la voiture ?

 

Je sors, ils se tournent vers moi « Bonjour monsieur, çà va ? Depuis quand vous êtes là ? Passez ce soir au bistrot – avec votre femme – on fera mieux connaissance. Bon, faut y aller le temps passe, roulez lentement sur  la neige. Au revoir, à bientôt »

 

Nous montons tous les deux dans la voiture, je suis perplexe et bientôt morose car ma femme semble joyeuse de cette rencontre. « Les gens sont vraiment sympas ici »  « Ah tu crois ? »  « Mais regarde, ces trois là ils n’étaient pas obligés de venir t’aider. »  « C’est vrai çà, ils m’avaient tourné le dos un peu avant, pas facile de savoir ce qu’ils pensent, pourtant ils avaient l’air sincère ». L’aventure se poursuit..

 

Un soir on passe au bistrot, ils sont là qui jouent aux cartes  et rigolent bruyamment. En nous voyant ils s’exclament, nous invitent, commandent à boire tout en finissant la partie. J’ai devant moi des vrais montagnards du Queyras ! (Des purs et durs comme on dit). Je joue le jeu et me laisse entraîner par tant de sympathie (et de bonnes bières). On fait vraiment connaissance en quelque sorte, j’oublie qu’ils m’avaient tourné le dos…

 

Mais l’instinct de défense m’ouvre les yeux : Deux d’entre eux sont tout simplement en train de baratiner ma femme qui rie aux éclats. Tout d’un coup je me sens un « pauvre » citadin, sans passé, sans prestige et si peu costaud. Il vaut mieux lever le camp avec diplomatie et l’air content.

 

« Ils sont vraiment sympas ces gens du pays, non ? » « Oui bien-sûr, mais nous partons demain heureusement »

« Pourquoi heureusement ? »

 

L’aventure continue dans le Queyras pendant un mois mais quand on me tourne le dos, je suis plutôt content maintenant. Mais je ne peux m’empêcher de penser « Ils sont plus heureux que moi, plus simples et tracassés de rien. La montagne a du bon, dans quelques années on viendra aussi s’installer dans le Queyras comme de nombreux « collègues citadins ».



25/04/2014
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