Sur les traces d'Hannibal le 17 juillet 2015

Ils sont fous ces Queyrassins !

Monter 3 joëlettes (chargées bien-sûr, mais la modestie des personnes à mobilité réduite empêchent de les nommer) du Grand belvédère du Viso (2133 m) jusqu'au tunnel de La Traversette (2900m), même les romains n'auraient pas réussi.
Des Queyrassins l'ont fait, ce vendredi 17 juillet 2015, à marquer dans les annales du Queyras.
C'était comme avec Hannibal, des chevaux pour porter le ravito (pas d'éléphant en location en cette saison). Bon, pour les chevaux çà n'a pas été possible aussi, alors Olivier Weber (le grand spécialiste des ânes queyrassins, voir photo) a prêté un âne et son accompagnatrice (voir photo aussi).

Un pari fou, réussi par des fous bien musclés et bien motivés. Bravo à tous et un grand merci pour cette journée qui restera dans les annales de l'ACSSQ et du Parc régional du Queyras.

Tout ceci dans le cadre du festival du livre d'Aiguilles dont le thème était la contrebande et la route du sel, par le tunnel de la Traversette construit en 1480 (la première percée alpine) avec l'aide du secours catholique (spécialiste du matériel pour personne à mobilité réduite), de nombreux parents, amis et bénévoles.
Et aussi dans le cadre MAB transfrontalier (réserve de biosphère du Viso reconnue par l'UNESCO). Ce qui nous a valu des discours de bienvenue et d'explications du Parc du Queyras et du Parc du Pô (par de belles Italiennes parlant français évidemment).

Ambiance fraternelle et joyeuse, organisation impeccable (merci aux organisateurs). Belle journée malgré la nebbia sur les hauteurs. Un beau bouquetin se prélassait dans les roches. Tunnel splendide et souvent traversé par des contrebandiers du tour du Viso ou autres parcours de la soif...

PS 1 Vous voyez bien sur les photos que les fous sont hommes ou femmes, tout le monde s'y est mis, à 6 par joélette et en se relayant souvent. D'un coup, le sentier n'avait plus que le nom.

PS 2 Non ce n'est pas le secours catholique qui a construit le tunnel mais Le marquis de Saluces, Ludovic 2 et le roi de France Louis 11 (voir Wikipédia pour de plus amples informations)

PS 3 : Il s'agit bien de "joëlette" et non "goélette"comme l'ordinateur préconise avec insistance.
L’origine de la joëlette.
En mai 1988, Joël Claudel, accompagnateur en montagne, conçoit ce qui deviendra la joëlette, pour emmener à la Réunion son neveu Stéphane atteint de myopathie.
Joël Claudel ne s’est pas inspiré de la chaise à porteur des pères blancs dont il ignorait l’existence.
L’idée de la joëlette lui est venu parce qu’il s’était rendu compte qu’un fauteuil à 2 roues était bien limité sur un chemin accidenté.
L’industrialisation de la joëlette ne s’est faite qu’à partir de 1995 (d’abord par le fabricant CDRD, puis par Ferriol-Matrat).