QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

Chevreuil : Pourquoi la diminution du nombre de chevreuil à Arvieux en Queyras ?

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1/ La Chasse

Le plan de chasse attribue, après comptage, un nombre de bagues (36) qui permet à la population de chevreuil de se maintenir en nombre. Mais la relation entre comptage – bagues est elle juste ? On peut le supposer car cela fait plus de 20 ans que le plan de chasse est en route.

 

2/ Le braconnage :

Là on atteint des sommets. Sur la route départementale, au bord des près facilement accessible en bas de vallée, sur les routes forestières. C'est toute l'année ou presque. Et si on y rajoute l'animal non déclaré au plan de chasse (bague non posée), le nombre devient impressionnant.

NB Quand on parle de braconnage, on pense en général "aux gens du pays". Certes ils ne sont pas tous parfaits, notamment ceux qui sont excités de tuer (des viandards en réalité)  mais on oublie souvent des gens de l'extérieur (Guillestre, Embrun, Gap, Nice...) qui savent aussi s'y prendre...

Exemple dans la presse du 28 octobre 2014 (Extraits)

L'e-media

"Placés en garde à vue lundi et mardi, les trois suspects ont reconnu avoir tué trois chamois, un cerf, deux sangliers et avoir capturé une chouette entre le 9 décembre 2012 et le 16 janvier 2014, en dehors des périodes autorisées et des plans de chasse propres à certaines espèces. Des perquisitions à leur domicile avaient préalablement amené les militaires à découvrir des trophées de chasse, ainsi que des armes utilisées pour ces actes de braconnage pendant un peu plus d’un an.
Convoqués le 15 janvier prochain devant le tribunal correctionnel de Gap avec trois de leurs complices présumés, dont un taxidermiste queyrassin, les trois mis en cause encourent quatre ans d’emprisonnement et 60.000€ d’amende, ainsi que la confiscation de leurs armes."

D'Ici Radio

"Hautes-Alpes – Six personnes, cinq hommes et une femme, ont été interpellées ce lundi 27 octobre, après 2 ans d’enquête menée conjointement par la gendarmerie de Guillestre et les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). Habitant le nord du département des Hautes-Alpes, trois chasseurs, âgés entre 20 et 27 ans, soupçonnés de braconnage et trois complices présumés ont été interpellés par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Gap le 9 décembre 2012."

 

3/ Les accidents : La vallée d'Arvieux est en longueur, la route départementale aussi. Le chevreuil traverse souvent la route pour aller d'un versant à l'autre ou pour manger dans les prairies, au printemps notamment. Volontairement ou non, taper un chevreuil en voiture c'et quasiment la mort assurée pour lui (et la voiture souvent très abîmée).

 

4/ La concurrence entre espèces :

- Le cerf occupe bien le territoire (70?). Y a t-il assez à manger pour tous ? Est ce que chacun tient sa place sans essayer de repousser l'autre plus loin ? Poser la question c'est y répondre par la négative. Les cerfs sont trop nombreux, une vingtaine, ce serait suffisant.

- Les mouflons sont là aussi (200, 300 ?) notamment l'automne et l'hiver quand ils redescendent des hauteurs. Ils affectionnent les pentes sud, le chevreuil plutôt les pentes nord, mais l'hiver il aime aussi le soleil.

Pour les mouflons, c'est dans les année 80 que l'erreur a été faite de laisser "pulluler" cette espèce. Une année le comptage donnait 250 têtes, j'avais demandé 50 bagues. On m'a traité de fou. Et pourtant le nombre n'aurait pas baissé (250 - 50 + 50 naissances environ l'année suivante), on aurait empêché son explosion. Puis le loup est arrivé, révolutionnant la façon de se comporter des mouflons et surtout faisant exploser le troupeau de 200/250 têtes. Petits troupeaux certes mais on en compte encore de 160 oreilles.

 

5/ L'hiver :

Dans les pentes nord, depuis 3 ou 4 ans le chevreuil est mené à la dure par des hivers rigoureux et abondamment enneigés.

 

6/ les chiens errants :

C'est toute l'année, souvent. C'est fatiguant de fuir un chien, deux ou trois quasiment impossible à lacher.

 

7/ Chiens aussi, les patous sont un cas à part.

Les patous, c'est Attila pour la faune sauvage. 4 mois tranquilles à vider la forêt et les alpages de tout animal. Le chevreuil est obligé de quitter son domaine de prédilection : le versant est de la vallée, moins exposé au soleil, (de Villargaudin au Plan du Vallon), mais pour aller où ? Massif de Catinat, c'est les chiens. La Combe du Loup , c'est les loups. La Combe du Queyras, c'est surpeuplé.

 

8/ Les Escoyères, territoire de repli,

c'est fini, notamment l'hiver. C'est une grosse perte pour tous les animaux sauvages et c'est bien dommage, d'autant plus que l'habitation des lieux toute l'année n'est pas normale.

 

9/ Le loup :

Je ne l'ai pas mis en premier même si le nombre de loups va en augmentant. Disons qu'il se rajoute aux autres facteurs limitants. Cinq loups çà mange énormémment. Ils savent si bien profiter des faiblesses accumulées par l'animal. Mais le loup ne mange pas que du chevreuil  (le mouflon dans la neige est une proie plus facile que le chevreuil), donc il ne faut pas l'accuser de tous les maux.

Nota : Je ne suis pas un défenseur du loup...

 

10/ Le dérangement :

- La multiplication des voitures 4x4 qui s'aventurent toujours plus en forêt, plus souvent, plus haut, est une plaie pour toute la faune sauvage (et pour les routes ou les pistes elles mêmes). Les routes forestières sont nombreuses mais la moindre traîne est aussi une occasion "de se faire plaisir", un dimanche, un après-midi, un jour de mai, de juillet, d'août...

Ce qui est paradoxal, c'est que ce sont souvent des chasseurs au volant et après ils se plaignent "plus de gibier". Et quand ce sont des braconniers, en soirée, c'est le summum ! (pour le cerf et le chamois aussi). Vous me direz "Pourquoi vous ne fermez pas vos pistes forestières ?" La réponse va vous faire ricaner "ce sont les chasseurs qui ne veulent pas, pour pouvoir aller récupérer le plus près possible un cerf ou un mouflon tués dans la forêt".

- Ce qui est interdit hors chemin public : Quad, moto, je n'en parle pas parce que c'est interdit et dans la vallée d'Arvieux pas d'excès pour l'instant (enfin pas d’excès au grand jour connus).

- Dans les pratiques hivernales qui se développent, la raquette est la plus dérangeante. Mais dans la hausse de la fréquentation de la montagne en hiver, tout est dérangeant, des petits plus qui s'additionnent et qui font mal au final.

Il y a plus de 30 ans j'avais dit "L'hiver, rien de plus écologique que le ski alpin : On concentre un grand nombre de personnes sur un minimum d'espace". C'est moins vrai maintenant que le ski hors piste est beaucoup pratiqué mais c'est toujours vrai par rapport à la raquette + ski de fond + marche à pied.

Je relève 10 facteurs (j'en oublie peut-être) qui ont une action sur la diminution du nombre de chevreuils sur la vallée d'Arvieux.

Je ne suis pas anti-chasse, mais plusieurs facteurs posent un sérieux problème général, pas que pour les chevreuils. Qu'en sera-t-il à long terme de l'avenir de la faune sauvage, de la biodiversité, de la quiétude de nos montagnes, de l'état des lieux, de l’attrait touristique de notre vallée ?

 

L'écotourisme et l'écologie seront de plus en plus un atout important du Queyras car il est protégé naturellement par son enclavement. Mais il ne faudrait pas que cette protection en périphérie soit inutile à cause d'agressions internes à répétition.

Alain Blanc



09/10/2014
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