QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

Solidarité et développement dans le Queyras

Une réunion publique à Ristolas le 15 novembre 2012 sur l'avenir du Queyras a réuni plus de 200 personnes. Est ce le signe d'un revirement des esprits qui veulent de nouveau croire en leur pays ? Qui veulent y croire et ne savent pas encore comment faire ? La fin du fatalisme ? Un vent d'espoir ? Oui certainement, à condition de prendre la bonne direction.

 

Le développement d'entreprises individuelles, s'il revient un jour, ne peut s'affranchir d'un développement collectif. La République des Escartons a donné le ton pendant 400 ans (il n'y a pas eu de système féodal dans le Queyras) et le Queyras a encore cet esprit d'actions communes, de penser "ensemble on y arrive mieux", surtout quand, comme de nos jours, l'exode rural s'accentue et les difficultés s'accumulent.

La ruido et le procureur, les assurances mutuelles, la fauche des prés pour les veuves, l'entraide pour construire les maisons ou les chalet d'alpage, les grands canaux, passer le chasse neige ensemble, les fruitières, les vacheries par village, le taureau "communal", la liste est longue des actions collectives qui ont permis aux individus et aux familles de subsister, de survivre même.

 

Ensemble c'est à dire solidaire des autres. Mais là on perçoit encore pas mal (ou beaucoup) de réticences. On veut la solidarité mais avant tout pour soi.

Je pourrais citer beaucoup d'exemples de rejets de groupements collectifs actuels (ou en projet) de la vallée d'Arvieux ou du Queyras. J'espère que ce n'est que passager et parce que tout un chacun croit qu'il est le seul à exprimer ces rejets donc il croit que tout va continuer comme avant alors qu'il scie la branche avec d'autres.

 

Pas tous et pas tous contre tout mais la somme des contre sur tous les sujets fait une majorité "contre". Cet individualisme anti-développement n'est pas propre à la vallée d'Arvieux et souvent des personnes extérieures (de Gap, de Marseille) me disent qu'elles perçoivent dans le Queyras cet état d'esprit de rejet du développement (et elles sont particulièrement déçues, ce n'est pas en rapport avec la réputation du Queyras).

Chacun croit pouvoir se débrouiller tout seul et pense que le développement collectif va lui enlever sa part ou ne sert à rien.

On tourne le dos à ce qui est pourtant l'essence même du Queyras ou au futur incontournable (la peur du changement ?)

Nos petits enfants pourront-ils ou voudront-ils vivre dans le Queyras dans ces conditions ?

 

Concernant les remontées mécaniques, on leur a souvent attribué le rôle de moteur de l'économie locale. Autrefois quand tout allait bien, on avait l'impression qu'elles étaient le moteur. Non, elles sont plutôt le carburant de ce moteur !

Le moteur c'est le Queyras tout entier, la population, sa volonté de progresser, d'investir, d'être solidaire. Sans moteur le carburant ne sert à rien. Si le moteur est poussif et le véhicule délabré, le carburant ne le fera pas rouler mieux.

Alain Blanc Nov. 2012

 



12/02/2014
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