QUEYRAS ARVIEUX

QUEYRAS ARVIEUX

SKI DE FOND EN QUEYRAS Mars 2016 Le passé, les enjeux, l'avenir

La pétition adressée au président de CCEQ 220 signature au 21 mars 2016

Par S. E. B. de Guillestre.

 

« Pourquoi c'est important

Pour le Maintien et la Sauvegarde d’un Espace de Ski de Fond de qualité dans le Queyras.

Le Queyras possède des sites d’exception pour la pratique du ski de fond :

- De Saint Véran: accès au refuge de La Blanche.

- De Molines:accès au refuge Agnel.

- D’Arvieux: accès au col de l’Izoard.

Or nous constatons une baisse régulière du damage de ces sites, particulièrement lors de cette dernière saison 2015-2016.

La plupart des personnes qui pratiquent le ski de fond, avec un forfait annuel, utilisent et aiment en particulier ces itinéraires, car, lorsqu'elles pratiquent tout au long de l’hiver le ski de fond, elles ne peuvent se contenter des pistes de fond de vallée, même si ces dernières sont également appréciées.

C’est aussi l’attrait essentiel du Queyras, pour des vacanciers, que de pouvoir aller en ski de fond dans des sites de haute montagne, à la différence des sites classiques de ski de fond en France.

Ne pas les exploiter davantage est préjudiciable à la réputation touristique du Queyras en hiver.

Un autre avantage de ces sites d’altitude est de conserver une neige de qualité plus tard dans la saison, ce qui rend absurde l’arrêt précoce de leur damage.

Nous constatons enfin des erreurs évidentes de gestion : par exemple ne pas damer les samedi et dimanche (12 et 13 mars par exemple) alors qu’un nombre important de personnes (surtout les travailleurs) de la région et d’ailleurs l’espéraient fortement. Autre exemple damer alors qu’une chute de neige importante est annoncée pour la nuit suivante.

Nous demandons donc aux responsables politiques de la communauté de communes du Queyras, puis de la future communauté de communes du Guillestrois-Queyras d’améliorer nettement le damage et l’entretien de ces pistes d’exceptions.

Si vous êtes d’accord, signez cette pétition et partagez autour de vous au maximum. Un grand merci à tous et à chacun ».

 

Réponse de Alain Blanc

 

J'ai vu une pétition qui demande un meilleur entretien des pistes.

On ne peut qu'être d'accord mais il faut tout remettre dans son contexte. Est ce un cas particulier cette année ou est ce une vision globale du site sur le long terme qui est visé par cette pétition ?

Il y a quelques années un audit demandé par Hautes Alpes Ski de Fond avait conclu à "moins de pistes de ski de fond", tout simplement parce que la clientèle se raréfie et que le coût d'entretien au Km est important. Et aussi parce que les besoins de la clientèle changent.

La balade perdure mais le ski sportif en skating prend le dessus et n'a pas besoin de 150 km de pistes.

 

De plus,on ne peut assurer la qualité si trop de km. Or le skating a besoin de qualité. c'est d'ailleurs pour cela que les plans de damage sont à plusieurs niveaux (très bon, bon, moyen) selon la piste. Une piste proche et très fréquentée sera damée-tracée tous les jours, une piste lointaine ne sera damée qu'une fois par semaine (c'est un exemple, je ne le sais pas précisément).

A l'époque le ski de randonnée nordique pointait son nez mais interpellait déjà : Plus besoin de damer pour lui, c'est un ski nature dans une nature non traitée mécaniquement, exactement ce qu'il faut sur des routes forestières.

C'est ainsi qu'à Arvieux, on a privilégié le secteur du Planet à Brunissard en abandonnant le damage de la route du Queyron et la partie Casse-Déserte - sommet de l'Izoard. NB piste du Queyron jamais contrôlée et de ce fait refuge de tous ceux qui ne voulaient pas payer leur redevance.

 

Même raisonnement de concentration des clients en abandonnant la route forestière de Montbardon, le secteur de Chabataron, sous Les Prats, la route des Amoureux. Il reste des secteurs à abandonner, sous Môlines notamment, où personne ne passe et d'ici de là.

Après ce "dégraissage", on s'aperçoit que les clients ne se plaignent pas car il reste encore beaucoup de km entretenus, où il n'y a pas foule. (NB Ceillac fait 40% de la recette du Queyras, mais n'a pas 40% des km de pistes, donc cela renforce les options prises).

Garder en état les balades de La Blanche et Refuge Agnel reste incontournable mais à quel prix ? Donc si c'est une spécificité du Queyras, ok pour ces deux balades, mais pas plus.

 

Il faut quand même se poser la question de savoir pour qui on dame les pistes. Les skieurs de fond n'y sont pas majoritaires. Donc quand le service ski de fond annonce un déficit de 150 000€ il faut se dire que c'est aussi pour que des clients à pied ou en raquette circulent facilement gratuitement. Jusqu'à quand pourra -t-on le supporter ?

Le problème, comme pour le ski alpin, est un manque flagrant de clients. Le ski de fond a pour lui de participer à la diversification des activités hivernales. Mais il est largement supplanté par la raquette, la marche à pied, le ski de rando.

Peut-être que cette pétition amènera une réflexion globale, y compris des économies à faire par le gestionnaire, mais pour ma part je pense qu'il faut faire moins avec moins de moyens tout en trouvant le juste équilibre entre la satisfaction de la clientèle et les dépenses contenues.



Commentaire de LH

Le tout skating a terni l'image du ski de fond.il faut en être conscient !

Maintenant, depuis quelques années, les domaines nordiques abandonnent progressivement le damage systématique de pistes larges de 3,80 m qui nuisent à la balade nature à ski de fond.

Mais il ne faut pas opposer le skating et le ski alternatif.Les activités nordiques doivent être soutenues et protégées car elles apportent une complémentarité indispensable aux domaines alpins.

Malheureusement nous devons contater que la nouvelle politique de vente des badges et des contrôles a été négative cet hiver.

Nous avons pratiqué 15 jours le ski de fond sans avoir vu un seul contrôle !

Si la Régie Queyras est en déficit de près de 900 000 € cet hiver et le ski de fond de 150 000 €, il ne faut pas oublier que ces activités maintiennent un grand nombre d'emplois sur notre territoire et attirent encore des milliers de touristes à la recherche de destinations protégées.

Il ne faut pas oublier la dimension économique soutenue par les pistes et itinéraires de ski de fond qui permettent d'atteindre des refuges et des gites du pnr Queyras pour le plaisir des visiteurs.

 

SKI DE FOND EN QUEYRAS ET INAUGURATION DE CEILLAC

 

 

Lors de l'inauguration du bâtiment ski de fond à Ceillac vendredi 18 mars 2016 (Accueil+garage+salle hors sac), la diversification a beaucoup été évoquée. La diversification au ski alpin essentiellement mais la diversification aussi si plus de ski alpin suite au réchauffement climatique (dans X décennies).

 

Jusque là çà va.

 

Mais l'auditeur pas trop averti pouvait penser qu'on était au début de la diversification en Queyras grâce au ski de fond, aussi il convient de faire un petit rappel historique.

 

Naissance du ski de fond populaire

 

Le boom du ski de fond date d'après les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 et les sublimes images à la télé des courses sur le plateau d'Autrans où les scandinaves (surtout féminines il est vrai, même si c'était en N&B) ont fait frissonner les spectateurs. L'Etat a décidé de mettre le paquet, dans les écoles notamment avec la création des "foyers de fond" et l'attribution de matériel.

 

Queyras Noël 1969

 

Ouverture du premier centre de ski de fond en France, à Môlines (La Maison de Gaudissard) par Bernard Gentil. Les fameux centres ANCEFSF (Association Nationale des Centres Ecoles et Foyer de Ski de Fond créée la même année à Môlines aussi). Les Ecoles de ski se sont mises aussi à enseigner le ski de fond qui était surtout de la balade.

 

Gestion du ski de fond chaotique

 

Le damage est apparu en scooter d'abord (souvent par les privés qui enseignaient le ski) puis par de petites chenillettes archaïques (comparées à maintenant) dont le fonctionnement était assuré par les remontées mécaniques. Mais rien n'était organisé et il n'y avait pas de pistes hormis les routes forestières ou les prairies. Vers 1980 une redevance volontaire pouvait être payée contre deux auto-collants à coller sur les skis. 
Le ski de fond de masse en France (et dans le Queyras) date de ces années là, d'autant plus que l'UCPA s'y est mis aussi, un centre à Arvieux (Hôtel La Borne Ensoleillée), un autre à Ceillac (Gîte Les Baladins) puis construction d'un centre à Saint Véran.

La quasi gratuité du ski de fond encourageait sa pratique et les prestataires étaient très présents sur la vente, la pub, la promotion si bien que Le Queyras, au yeux des journalistes, était une terre de ski de fond avant tout.

 

La loi s'en mêle

 

1985. La loi Montagne (oeuvre du député Robert De Caumont entre autre), la création des associations départementales pour gérer le ski de fond et l'officialisation de la redevance obligatoire.

Les députés avaient écouté la base, les maires notamment : Il ne faut pas que ce soit les gens du pays seuls (par leurs impôts) qui participent au dépenses pour que les vacanciers s'amusent.
Mais en contre partie de recettes, obligation de damer (donc en corollaire d'aménager des pistes).
Et là, Ceillac a su prendre les devant et devenir un haut lieu du ski de fond alors que le reste du Queyras bricolait.

 

Tournant

 

En 1991, un directeur des remontées mécaniques à la retraite, de Ceillac qui plus est, a créé l'association "QUEYRAS SKI DE FOND" (sans Ceillac). A partir de là, la gestion du ski de fond s'est professionnalisée en quelque sorte : Création de pistes de ski de fond, de passerelles solides, achat de dameuses larges et puissantes. En 1992, création du poste de coordonnateur de QSF à l'année, puis bientôt nouveau président. C'est l'époque où les professionnels prenaient le pas sur les élus, qui écoutaient et payaient les investissements mais ne se mêlaient pas de gestion. Les patrons étaient les clients, les skieurs de fond.

Queyras Ski de Fond a arrêté en 1999 pour une histoire de TVA irrécupérable sur les investissements. Le District Queyras a pris la suite en intégrant Ceillac au grand dam des Ceillaquins (et de la mairie) qui voyaient filer les bénéfices ailleurs.

 

La politique entre en jeu

 

La Communauté de Communes du Queyras a été créée en 2000, elle a continué à gérer le ski de fond qui a alors été fortement déprécié pour des raisons que je ne peux évoquer ici. Peu à peu les professionnels n'ont plus eu leur mot à dire tandis que l'emploi a explosé en même temps que le ski de fond a commencé à chuter, fortement concurrencé par la raquette et la marche à pied (baisse partout en France mais encore plus forte en Queyras du fait d'un certain rejet).
Cette chute se poursuit lentement, le nombre de pistes a été fortement diminué (mais pas assez selon l'audit établi par Hautes Alpes Ski de Fond).

 

Conclusion

 

Les élus de la Com Com se sont mis à reconsidérer le ski de fond depuis 3 ou 4 ans ce qui est très bien pour la discipline et le tourisme hivernal. Même si les UCPA ont fermé, même si les autres disciplines nordiques ou de montagne prennent le dessus.

Ceillac a gardé sa position de tête et fait 40% de la recette totale. Ce bâtiment inauguré est un outil de travail utile, indispensable même, qui arrive tardivement hélas mais a le mérite d'être là pour participer à la sauvegarde de l'activité nordique de ski de fond qui fait aussi sa part pour faire vivre la vallée. Il s'insère dans le parcours de la diversification commencé en 1969.
Les éloges de l'inauguration était mérités.



22/03/2016
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